Contente que tu m'écrives @Dili parce que vois-tu, je peux peut-être t'aider ou au minimum t'encourager.
On sent bien que tu traverses une période difficile, et j'en suis sincèrement désolée, donc voici des petits conseils qui pourraient t'aider pour ta reconstruction. :)
Je le fais en tant qu'amie, et parce que j'ai pas mal de compassion pour ce que vivent mes sœurs turquoise. C'est de bonne foi, et évidemment, libre à toi d'en faire ce que t'en veux. ;)
Je commence par les cheveux, qui est mon talon d'Achille à moi aussi.
Jusqu'à il n'y a pas si longtemps, je gardais le fil sur la quantité de perruques et de volumateurs que j'avais portés jusqu'ici, et puis là, je ne sais plus, je pense bien être rendue à 8 en 8 ans, la dernière ayant été achetée le mois passé. Ha!
Tellement que je pense avoir porté plus souvent des pièces (volumateurs ou perruques complètes) que mes propres cheveux ces dernières années. Ça te donne une idée…
Même qu'en apercevant ma photo sur mon permis de conduire ce matin (une avec mes vrais cheveux), je me suis dit : « C'est vrai, c'est à ça que je ressemble lorsque ce sont mes cheveux à moi ».
Je suis celle qui perd des cheveux même quand c'est pas prévu, comme en ce moment sous Olaparib par exemple. Va savoir.
Je comprends donc parfaitement comment tu peux te sentir côté estime de soi. © et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle je fais le choix de les porter : pour booster ma confiance et mon moral.
Je te dis la vérité dili, cette petite fantaisie me fait le plus grand bien : si tu savais la quantité de fois où on me complimente sur mes beaux cheveux (magie magie).
Donc voilà, c'est une possibilité, et je te fournirai les coordonnées d'un salon ou d'une ressource près de chez toi avec grand plaisir si besoin.
Comme toi aussi sûrement, je n'avais pas envie de projeter l'image d'une femme malade, ou pire peut-être, de créer un malaise ou de recevoir la pitié de gens croisés à l'épicerie. C'est personnel évidemment, mais aujourd'hui et depuis toujours en fait, je ne m'en priverais pas.
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Pour le découragement et le doute, et là aussi gros merci d'avoir écrit, il y a des ressources, et je t'encourage à jaser de tout ça avec ton équipe de soins.
Je pense avoir « goûté » à toutes les formes d'aide possibles et impossibles, et comme toi aujourd'hui, ça m'arrive de traverser des creux de vague et d'avoir moi aussi besoin d'aide.
Je ne me souviens plus où tu es suivie, mais les centres hospitaliers ont souvent un ou un psychologue attitré.e à leurs patients atteints de cancer. Si le cœur t'en dit, tu pourrais aussi participer au prochain Thé Turquoise (celui du jeudi 29 mai), et jaser de ce que tu vis avec d'autres femmes vivant avec un cancer de l'ovaire. Je coanime ces rencontres avec @Rehnuma (Responsable Régionale de COC pour le Québec), et te confirme que ces rencontres sont sympathiques et remplies de bienveillance (voici le lien pour t'inscrire si jamais tu te décides). Tu es la bienvenue!
Ce que j'essaie de te dire finalement, c'est que tu n'es pas seule, et que de jaser de tes doutes et de ton découragement pourraient peut-être t'aider.
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La bonne nouvelle, et c'en est une, c'est que la moitié des traitements est derrière toi, que le beau temps se pointe (un gros gros + pour le moral ça). C'est une parenthèse plate que tu es en train de passer, et qui nous rappelle malheureusement que les traitements sont lourds.
Lâche pas @Dili!
Bon samedi soir à toi,
Fancy