J'abonde dans le même sens que vous @Fancy et @phenix et @Elise54
J'ai mis du temps et beeeeeaaaaauuuuccccooooouuuuupppp d'énergie à me préparer à un retour au travail...
En fait, pour moi, le "après" a réellement était le bout le plus difficile psychologiquement... Je ne m'y attendais pas, ce qui a frappé dur encore une fois. Trauma 2, après le choc du diagnostic tout aussi inattendu.
Alors que j'avais terminé mes traitements officiellement en avril 2015, j'ai eu une nécrose intestinale par occlusion fin août 2015 et j'ai failli y passer, encore. Trauma 3.
J'ai alors mis 9autres mois avant de reprendre le travail, graduellement, et avec un ojectif ultime de nombre d'heure/semaine diminué aussi.
J'étais pharmacienne en communautaire/officine/pharmacie de quartier. J'avais, en plus de retrouver une forme physique, une résistance et une conentration suffisante, un rattrapage professionnel important à compléter.Quel vertige! C'était entremêlé avec la peur de ne pas avoir assez suffisamment confiance en moi... de gros noeuds à défaire! Grosse job :D
J'ai réussi mon retour au travail et j'en suis très fière.
Je m'étais promis des nouvelles balises que j'ai pu respecter.
J'ai eu un employeur qui a su, malgré certaines contraintes non modifiables, m'accomoder sur certaines de mes demandes,etc.
L'insouciance des collègues, je l'ai donc notée moi aussi!
Après un an de retour au boulot, j'ai pris congé pour la chirurgie mastectomie bilatérale+reconstruction, et, au même moment, la maladie a refait surface dans ma vie (cancer du sein, nouvelle occlusion intestinale et première récidive).
Je ne suis plus retournée au travail ensuite: 24mois invalidité maladie puis démarches et acceptation de mon statut invalidité longue durée. Je reste inscrite au tableau de l'Ordre des Pharmaciens du Québec, à titre de retraitée, ce qui me plait, car je dois encore rencontrer les critères de formation continue que je fais par pur plaisir et qui me permettent d'assouvir mon intérêt personnel pour la pharmacie, qui demeurera toujours. Mes deuils sont pratiquement complétés!
Le chemin vers l'invalidité n'a pas été simple psychologiquement non plus; sujet constant de mes suivis en psychothérapie et discuté à chaque rencontre avec l'oncologue qui est toujours formidablement à l'écoute et compréhensive. J'étais sous Lynparza aussi.
J'ai sérieusement considéré me réorienter dans un emploi tout autre, j'ai envoyé des candidatures à quelques places; j'ai même eu une entrevue pour un choix entre moi et 2 autres candidats pour un poste au sein d'une entreprise de services professionnels en pharmacie, mais ne l'ai pas obtenu... En fait, j'ai tout tenté et l'invalidité fut ce qui s'est présentée pour moi. Zéro regret!
Avec le recul, je suis fière de toute cette démarche qui s'étend sur 5-6ans après 2 cancers et 2 récidives désormais
1) Un retour réussi qui m'a prouvé à moi-même que j'étais capable de retourner au travail.
2) Une introspection profonde sur ce que je suis, ce que je veux, ce que je vaux, mes nouvelles capacités et limites, mes envies etc
3) je consacre désormais mon énergie et mon temps à ce qui est le plus précieux et où je me sens réellement la plus utile, soit ma famille ( mes enfants n'ayant qu'encore seulement 10 et 12 ans *n.b. fiston a tdaHHH + syndrôme Gille-de-la-Tourette et trouble dyséxécutif...un peu de pain sur la planche ;) )
4) je donne au suivant de plusieurs façons, ne me sentant pas un poids traîné par la société encore largement définie par le TRAVAIL
À 33 ans, le cancer de l'ovaire m'a sorti du moule "métro-boulot-dodo". Je me sentais un peu seule dans ma réalité. Je me suis défini une nouvelle "normalité" qui a encore été bousculée par la récidive. Maintenant j'assume pleinement mon "unicité" :)
Merci pour ta question; la longueur de ma réponse prouve à quel point c'est cathartique pour moi :D